es premiers gestes graphiques et picturaux découlent de la calligraphie arabe.
Cet art, je l'ai connu et étudié aux Beaux-Arts d'Alger avec M. Chérifi, docteur en calligraphie, qui nous enseignait l'humilité, la concentration et la méditation. C'était une pratique sacrée. Ce trésor, je l'ai transporté d'Algérie vers la France et c'est aux Beaux-Arts de Paris que j'ai commencé à la transcrire en volume (Tablette, Alif, Le voyage nocturne, ...). Dans mon atelier de la Croix-des-Haies à Saint Jean de Braye où je vis depuis 1991, c'est la nature qui est devenue ma principale source d'inspiration.
J'y vois deux vertes calligraphies, des lignes souples et vivantes, je témoigne de l'infinie beauté de la nature. L'automne est ma saison de prédilection : « Tu découvres ton corps et tu gardes ta pudeur, seul ton ami peut accéder à ton secret ».
Mais ce que je tente d'exprimer est au-delà de la vision, je suis comme un aveugle qui perçoit son cœur : « L'alchimie véritable transmute le corps et cœur, et le cœur en nostalgie absorbante de Dieu » (Attar Fariddine).
Comme écrit Paul Klee, il s'agit de rendre visible l'invisible, c'est-à-dire exprimer non pas l'apparence du réel, mais ses pulsions fondamentales et ses lois.
A. Benlarbi